Je suis Alex Lauzon

21/06/2019
à 23h30

21 juin 2019, Detroit
assiégée par les hipsters

Malgré que je me sois couché pas mal tard hier, je me réveille tôt. J'en profite pour aller faire de la course à pied dans les sentiers près des chutes Niagara et faire un petit arrêt photo. Tsé, tu ne peux pas aller à Niagara sans prendre une photo. C'est comme aller en Égypte et ne pas prendre une photo des pyramides. L'avantage de le faire à 6h le matin: il n'y a personne.

Retour à la chambre, je me prépare et retourne à Rutilante. Outs. J'ai une contravention. Si je comprends bien, c'est interdit de laisser un véhicule dans la rue la nuit, car la contravention indique 4:00am. Et si je comprends bien aussi, ce n'est qu'un avertissement, car aucun montant à payer. Coudonc, j'ai vraiment le cul bordé de nouilles depuis le départ.

Je me dirige vers le sud afin de passer près de Buffalo pour ensuite longer d'aussi près que possible le lac Érié. La première partie de la balade est comme un très long boulevard Taschereau. C'est platte en maudit. Mais rendu à Ripley, je suis la route 5 et là, c'est pas mal plus beau. J'aurais dû joindre la 5 bien avant, mais j'avais peur que ça me prenne trop de temps. Je devais tout de même rejoindre Detroit ce soir à 600km de distance. Rendu à la ville d'Érié, je me rends au parc Presqu'ile afin de prendre un égoportrait de Rutilante avec le lac. J'y croise une fille tellement «faitte», ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ça. «Nice biiikkeee!!! I wanna ride with you!!!». Euh non. Elle insiste, mais devant mes réponses en français, elle passe à autre chose. C'est pratique en maudit de faire semblant de ne pas comprendre l'anglais! Un autre motocycliste arrive pas loin, en Harley. Il s'approche pendant que je prends des photos. On jase un peu, il a un accent qui me donne de la misère, mais bon, le mien lui en donne aussi alors ça va bien. D'ailleurs, en deux phrases, il me demande si je suis du Québec. Il est déjà venu nous voir pour un Grand Prix de F1. Il me dit qu'il ne connaissait même pas la marque de Rutilante mais qu'elle est belle en maudit. On placote, je lui offre de s'asseoir dessus et de la démarrer. Il joue avec la poignée d'essence, rit comme un enfant en entendant le son et me complimente. Bin du fun.

Je généralise, mais il y a au moins trois façons très facile de socialiser avec les gens: la cigarette, les chiens et la moto. S'agit de demander du feu à une fumeuse pour entamer la conversation avec elle (ça aide si tu as une clope toi itou, sinon, c'est juste bizarre), ou d'aller dans un parc à chiens (là aussi, avec un chien hin, parce que ça le fait pas sinon) et finalement la moto. Tu peux aborder n'importe quelle personne qui a une moto si tu es sur la tienne. Tout le monde va te répondre et jaser.

Je reprends la route et un peu plus tard, je commence à avoir faim. Je n'ai pas déjeuné. Je vois un commerce de crème glacée maison. Pourquoi pas? Je mange trois énormes boules de crème glacée pour diner et je repars. Vive l'été!

Près de Cleveland, c'est encore l'interminable boulevard Taschereau. Mais ensuite, ça s'améliore: Avon, Lorain, Vermillion, Huron, Sandusky et finalement Bay view. Superbe traversée sur une route passant au beau milieu de la baie de Sandusky. Ça valait le détour. Ensuite, une belle balade près de l’Ottawa National Wildlife Refuge avant de juste faire de l'autoroute pour rallier Detroit vers 19h. Plus tôt dans la journée, j'ai remarqué plusieurs personnes en moto, mais sans casques. Donc, rendu à l'autoroute, me suis dit «moi itou!» C'était bien l'fun. Cela dit, faut conduire pour les autres en maudit parce qu'ils sont vraiment mongols dans le coin. Changement de voie sans clignotants, freinage inutile, vitesse bien plus haute que la limite. Alouette. C'est la jungle, sur des autoroutes parfois à cinq voies de large. De toute beauté.

J'arrive à la maison où je loue une chambre pour deux jours. Très bel accueil. Ça va être parfait. J'avais fait un peu de reconnaissance avant d'arriver et j'avais spotté une pizzeria qui me semblait amusante, Pie-Sci. Je ne me suis pas trompé. Belle place de hipsters avec du beau monde qui vient commander pour emporter. Juste à côté, il y a un pub, le Woodridge Pub. Je m'y installe pour une pinte (ou quatre... wouain...) afin de rédiger ce billet. Job done! Allons au dodo!

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Compté: en fait, arrêté de, après plus de 200 drapeaux américains croisés sur ma route. Je me suis tanné du jeu.

Fait: 624km pour ma deuxième journée. Pas pire.