Je suis Alex Lauzon

19/11/2009
à 13h58

De ma réflexion suite à
un billet du CFD...

Je partage une partie de l’opinion de CFD. Pas besoin de répéter. Pour le reste, il y mon avis à moi:

Du débat journalistes / blogueurs

Je pense qu'il est tout de même sain d'avoir un débat sur les différences et les similitudes entre blogueurs et journalistes. En enlevant tout l'aspect bitchage évidemment. Les deux genres y auraient tout à gagner. Car oui, je pense qu'il y a à la base une différence entre les deux. Je suis un blogueur depuis 2003 (avec des relances et des longues pauses, soit, j'en conviens). Je me considère un blogueur mais je ne me présenterais jamais comme un journaliste. Donc, dans ma tête, il a forcément une différence entre les deux genres. Je ne me considère pas apte à prétendre être un journaliste. Et toi, mon cher Carl, tu es un blogueur non? Es-tu journaliste aussi? À mon sens, poser la question, c'est y répondre.

Tout comme toi, je pense qu'il y a beaucoup de parallélismes qui sont tout de même assez frappants. Surtout si on met les chroniqueurs dans le camp des journalistes. Là, les différences s'atténuent considérablement. Cependant, un journaliste dans sa définition «de base» diffère du blogueur/chroniqueur. Je suis pas mal certain que tous les journalistes blogueurs (Nicolas Langelier, Nicolas Ritoux, Patrick Lagacé et cie) partagent le même avis. Un journaliste fait des enquêtes, vérifie et contre-vérifie ses sources, interroge les intervenants et rapporte la nouvelle de façon aussi objective que possible. Il cherche le «scoop». C'est une partie importante de son travail. Le blogueur «de base» fait plutôt dans la chronique. Je n'apprends rien à personne. Lorsqu’un blogueur a des sources, c'est habituellement une nouvelle ou une information qui a déjà été diffusée sur un réseau d’information.

Un blogue, c’est un style. C'est un moyen facile pour publier du contenu. C’est heureusement à la portée de tous et je trouve cela magnifique. Donner à tout blogueur le titre de journaliste est une promotion que je ne suis pas encore prêt à donner.

Attirer l'attention sur les différences n'est pas créer un faux problème. Je dirais que c'est créer de l'information et susciter des réflexions, justement. Ne serais-ce que de se poser la question sur le modèle du «journaliste moderne». Il faut tout de même avoir des repères et être en mesure de comparer avec d’autres modèles existants/récents.

De l’attachement à la forme traditionnelle

Les journalistes qui écrivent pour un grand quotidien acquièrent instantanément sa crédibilité. Encore là, j’apprends rien à personne. Et je trouve cela très bien. Si on remplace une institution comme La Presse par 40 blogues tenus par Yves Boisvert, Michèle Ouimet, Nathalie Collard, Marie-Claude Lortie et tous les autres, je doute que ça fonctionne aussi bien. Ceci dit, je ne suis par contre l’idée. En fait, j’aimerais bien y participer si je le pouvais.

Je me considère ici plus pragmatique qu’émotif: Je trouve encore et toujours utile de faire le tour de mon Devoir/La Presse à chaque matin. C’est une excellente plateforme pour obtenir de l’information. On «scanne» le tout plutôt aisément et rapidement. Et ce, en format papier ou en PDF. Peu importe. Le but est de faire un tour d’horizon des infos avec une mise en page facile à suivre et agréable pour l’oeil. Le nouveau site du Devoir est l’exemple parfait qu’on a encore des croûtes à manger avant d'atteindre le même niveau d’aisance de lecture qu’une version papier.

Pour terminer, je ne me considère pas un dinosaure rébarbatif au changement. Au contraire. Je suis un fidèle lecteur de ruefrontenac.com alors que j'ai très rarement lu le Journal de Montréal. J’espère sincèrement que les journalistes de ce site vont finir par trouver un modèle d’affaires qui fonctionnent pour eux. Ainsi, ils n’auraient plus besoin de se battre avec PKP pour faire de l'information et faire ce qu’ils aiment. Et oui, je payerais un abonnement pour ruefrontenac.com. Ou pour tout autre système qui rémunérerait les artisans de l’information.