Je suis Alex Lauzon

16/01/2006
à 19h19

La langue de chez nous

Il faudra que l'on m'explique pourquoi Maurice Druon et l'Académie française s'insurgent contre la féminisation des termes tel que docteur, premier ministre, auteur, professeur et cetera. J'ai lu la nouvelle aujourd'hui dans La Presse et Le Devoir et ça m'a fait sursauté. M. Druon, en gardien de la langue, dit qu'il n'a pas de leçon à recevoir des Québécois en matière de langue française. Soit, ça me va que cet homme désire rester dans sa tour d'ivoire. Il me semble déconnecté de la réalité. Je pense également qu'il erre en affirmant que nous n'avons pas droit de parole pour faire évoluer la langue française.

Que doit-on dire? Madame le président? Madame la président? À mon sens, c'est bien plus joli et encore plus exact de dire Madame la présidente, malgré ce qu'en pense M. Druon et Laurent (wouain, bon, Laurent niaise peut-être. C'est parfois difficile de savoir s'il est sérieux ou pas). Enfin, on dit blogueuse (Même Laurent utilise ce terme.) mais on ne peut dire auteure. C'est impure selon cet écrivain. Pour ma part, ça doit être parce que je suis Québécois et que j'ai un «parler pittoresque», je ne vois aucun mal à ce que Michelle Bachelet soit la présidente du Chili plutôt que le président.

Je trouve dommage qu'il n'avance absolument aucun argument ou explication autre que ce sont des féminisations absurdes venant de l'influence des ligues féminines des États-Unis.

Plus j'y pense, plus je trouve l'idée ringarde. Pendant que les Français «purs», «sûrs» et «exacts» disent encore: «Maurice, je viens de te faire parvenir un email.», les Québécois disent depuis très longtemps: «Maurice, je viens de te faire parvenir un courriel.»

Je ne veux pas partir un débat à propos de qui utilise mieux le Français. Je sais très bien que je dis «Clutch», «Steering» et «Dash» couramment. Mon point est simplement que M. Druon se met le dictionnaire au complet dans l'oeil quand il prétend que les Québécois n'ont rien à lui enseigner en ce qui concerne notre langue.