Je suis Alex Lauzon

05/10/2015
à 01h05

Dimanche 4 octobre 2015, Jakarta un
samedi sur la pinte de lait

Je suis parti vendredi à 20h30 de Montréal vers Toronto. Ça, c'est rigolo. Mais Toronto - Hong Kong, c'est vraiment pas drôle. J'avais mal au cul et derrière les cuisses après à peine 2 heures alors que le vol a duré 14 heures et demi.

Je pense que la seule autre fois où j'ai vraiment, mais vraiment trouvé le temps long, c'est quand j'ai attendu que le soltice d'automne arrive pour en finir avec cet été bien trop chaud. Non mais, on était tu bien jeudi soir dernier? Mercredi matin dernier? Pis en fin de semaine dernière dans la nuit de samedi à dimanche, couché dans le sofa pour entendre la pluie qui tombait dans la rue? En tout cas, moi, j'étais bien en maudit. Fini les allergies, fini le temps chaud. La sainte paix et le nez froid. Mais là, je m'égare. Hong Kong, ça n'a pas juste l'air loin. C'est loin. Dit rapidement, je n'ai jamais vraiment vécu le 3 octobre car à l'arrivée, on était dimanche le 4 octobre à 5h00 du matin. Pouf. Faudrait peut-être tester ça sur le jour limite de la remise des impôts. «Désolé Mme, j'étais dans le décalage ce jour-là». Ensuite, Hong Kong - Jakrarta. Vol de près de 5 heures. Arrivée vers 13h30 à l'aéroport.

Passage de la douane avec un dialogue de sourd un peu débile. Le douanier baragouine l'anglais. Je ne comprends absolument rien de ce qu'il me dit. Il semble ne rien compendre de ce que je lui dis. Mais me laisse passer tout de même. Plus loin dans l'aéroport, je deviens subitement nouveau millionnaire à un guichet de change alors pour me rendre à l'hôtel, tant pis pour UberX. Je me claque un taxi en Mercedes pour 580 000$. 1$ US vaut ±14 000 rupiah ici, je me suis fait 1.4 million avec 100$US, Wouain. Va peut-être falloir que je devienne nouveau millionaire demain aussi. Oh well. Visons le milliardaire. Après tout, je suis ici pour 2 semaines.

La ride est amusante. Le chauffeur ne comprend absolument rien de ce que je tente de lui raconter. Je lui demande si la température actuelle est leur «été» ou leur «hiver» et lui répond en crinquant la climatisation en pensant que je chiale parce qu'il fait chaud (bin, c'est un fait, c'est chaud et humide en calice mais je pouvais endurer quand même). Je tente de reformuler la question et tout ce qu'il comprend, pauvre lui, c'est le mot «outside». Il capote un peu (on est sur l'autoroute quand même) et se tasse sur l'acotement. Ça me prend quelques secondes pour comprendre que c'est outside qui l'a fait capoté. Je lui fait signe que tout est ok, que oui, oui, je veux qu'il continue (je lui dit aussi «jusqu'à l'infini et même après» mais juste dans ma tête). Le restant de la ride est plutôt silencieuse, je résiste à la tentation de lui dire qu'à Montréal, on parle allègrement de hockey et de politique avec les chaufeurs. Chaque jour suffit sa peine. Note à moi-même: dicter à haute voix sur mon téléphone ce que je veux dire, passer ça en indonésien dans Google Translator et montrer le résultat à mon interlocteur. Ça ne peut pas être pire.

Arrivée à l'hôtel, je prends une douche et je rejoins mon collègue qui est déjà ici depuis quelques jours. On va voir l'installation chez le client, ça avance bien. J'entrevois un léger espoir d'avoir du temps pour visiter la ville. On n'est pas super bien positionné pour visiter, le cinéma est loin de la ville centre et des attractions. On verra bien ce qu'on peut faire. Pour débuter, on va visiter un des immenses centres d'achats (Ça revient souvent dans les top 10 des attractions touristiques de Jakarta) car on doit acheter un peu d'équipement. C'est fou le nombre de commerces, le nombre de copie de produits vendus quelques dollars. J'ai vu plusieurs images de marque complètement hijackées (The Flash pour une compagnie de téléphonie cellulaire, Harley-Davidson pour je ne me souviens plus, même un Starbuck's wannabe. Si on va trop vite, on pense vraiment que c'est la même chose. On peut acheter n'importe quel jeu sur Windows pour quelques dollars. Genre 3 DVDs pour 5$. Cette visite est fascinante: la plupart des Indénosiens ne peuvent se payer les produits officiels alors le marché leur offre des copies cheap et ils semblent acheter ça à la pelletée. C'est fou comment les marques, les objets nous définissent.

Ce n'est peut-être pas une généralité mais pour le moment, Jakarta n'est pas une ville de piéton. Il n'y a jamais de trottoir peu importe où on va. Il n'y a pas de feux de circulation non plus. Enfin, je n'en ai pas vu un seul encore. Traverser la rue est une expérience authentique: on se crisse dans le chemin et on prie que tout le monde arrêtera. Bon, y'a des variantes mais le principe est là. C'est le chaos total. Une partie de moi adore ça: On est libéré de toutes les règles sauf une: faire attention à l'autre car on a conscience qu'on est pas seul sur la route. Un flux organique qui semble voué au désastre mais qui fonctionne vraiment très bien. Je serais curieux de connaître le nombre d'accident entre Montréal et Jakarta vs le nombre de têtes de pipes. Enfin, menum, menum, tout ce shopping nous donne faim. On se dirige vers un petit restaurant indien où nous mangerons vraiment très bien pour un prix fort abordable. La semaine commence bien. Dodo.

En vrac:

- Un jour, faudra m'expliquer pourquoi les bruits des klaxons ne sont pas pareils d'une zone à l'autre. C'est quand même bizarre. Un klaxon, ça crie pas pareil en anglais ou en indonésien?

- Entre l'aéroport et l'hôtel, il y avait 3 postes de péages. J'espère que tout cet argent va dans l'entretien des routes ou à tout le moins un projet social.