Je suis Alex Lauzon

23/07/2013
à 08h59

A beef in the valley - Jour 12

On se réveille sous un ciel toujours nuageux. La joie. Déjeuner dans une boulangerie se nommant prophétiquement Splash. Si si. On part pour une bonne ride vers Monterey. J'ai la chanson d'Eric Burdon en tête tout le long du trajet:

If you wanna find the truth in life
Don't pass music by 
And you know 
I wouldn't lie 
No I wouldn't lie 
No I wouldn't lie 
Down in Monterey

La Pacific Coast Highway est magnifique. La côte, les mouettes, le chemin sinueux, les zèbres (si si), les motos (probablement la plus belle route pour les motards), les champs à perte de vue, les Cypress, les vaches à chocolat au lait comme disait mon père quand nous allions visiter la famille dans le Petit-Brulé à Rigaud, les montagnes, les nombreux points de vue, les plages, les maisons construites en 1849 directement dans la falaise, la chute dans le Julia Pfeiffer Burns State Park, l'eau émeraude. Les fontaines de baleines devant les commerces avec pas de café. Ouf. Ça ne parait pas mais on est cent mots devant tant de beauté.

Pendant quelques milles, nous avons eu le soleil avec nous. Celui-ci avait finalement eu la gentillesse de nous joindre un peu. Passer le Julia Pfeiffer Park, la brume est venue embrouiller la route. Mais cette fois-ci, nous devons admettre qu'elle s'est jointe en beauté. C'était tellement beau de voir la brume se former, le nuage s'épaissir, la montagne disparaître. J'ai rigolé à Chirie que si jamais elle voulait pelleter un nuage, c'était physiquement le temps ou jamais. Nous avons roulé jusqu'au plus beau village que nous n'ayons jamais vu: Carmel-by-the-sea. Amour intense instantané. Un véritable coup de brume. La purée de pois nous livre l'horizon à portée de main. Je n'arrête pas de me fredonner une chanson de Lennon: Oh Yoko!

In the middle of a cloud, 
In the middle of a cloud, I call your name 
Oh Caro, Oh Caro, my love will turn you on, 
Oh Caro, Oh Caro, Oh Caro, Oh Caro

Longue marche sur la plage de Carmel. Le sable y est si fin, si dense. Dommage que l'eau soit trop froide, je me ferais poser un vagin et je deviendrais soeur carmélite drette là. La brume est impénétrable. On voit à peine les maisons et la rue au bout de la plage. Les pélicans se foutent de tout cela et plongent allègrement dans l'océan. Nous plongeons nous aussi sur Ocean Ave afin de trouver un café avec accès au réseau question de planifier la soirée.

Nous décidons de passer par la superbe 17-mile drive, un arrêt obligé pour quiconque voyage par la mythique 1. La drive livre ses nombreux charmes et nous sommes rapidement conquis, malgré la brume épaisse comme, disons, euh, mettons quelque chose de très épais. Éric Duhaime? Ça donne-tu l'heure juste? Wouain, je pense que oui. C'est con comme c'est beau.

On arrive à Monterey, on mange un sushi qui ne passera pas à l'histoire, on arrive au pire motel jamais couché. On en rit en entendant les avions qui semblent atterrir quelque part entre le lit et la salle de bain. Allez, on se fait quelques partis de Catane avant que le sommeil ne sorte de sa cachette.